La nouvelle loi avait laissé Sczanamn de marbre, comme toutes les lois qui avaient pu la précéder. Il ne mouftait que rarement lorsque des décisions passaient, fussent-elles en accord ou désaccord avec ses désirs ou ses valeurs. Il avait appris à vivre comme ça, sous le Roi Rouge. Vous n’aimiez peut-être pas la situation, mais il fallait faire avec si vous vouliez survivre, ou simplement vivre dans des conditions décentes. C’était dans son caractère. Il se soumettait parce que c’est ce qu’il considérait le mieux pour lui, le mieux pour survivre dans ce monde. Il n’était pas un battant, il ne l’avait jamais été. Sa famille, de façon générale, ne l’avait jamais été. Sa mère peut-être, mais il ne l’avait plus vue depuis des décennies, peut-être morte, peut-être juste partie pour ne plus revenir, il n’en savait rien. Lui, il n’était pas comme elle. Il était comme son père. Lâche, avait parfois dis son ancien époux. Oui, il l’était. Et c’était presque un miracle qu’il ai su trouver un époux qui ai su l’aimer malgré ça, malgré leurs divergences d’opinion.
S’il était lâche, il n’était pas incompétent. Il faisait son métier quoi qu’il arrive, du mieux qu’il le pouvait. Il le devait, il était médecin après tout. Un médecin soignait, quoi qu’il arrivait. Il était juste un médecin qui avait été forcé de briser ses engagements. Encore qu’il n’avait pas réellement d’engagement. Le serment d’Hypocrate était un concept humain, aucun autre peuple n’avait besoin de jurer quoi que ce soit en devenant médecin. Pas à la connaissance de Scza en tout cas. Malgré tout, cela lui faisait du mal de repenser à ce qu’il avait pu faire, lui qui ne rêvait que d’améliorer Sakaar en aidant les gens à guérir.
Ou à ne pas tomber malade. Ce jour-là, c’était de ça qu’il s’agissait. Une terrienne devait rentrer dans la ville. Recensée bien sûre, elle en avait le droit donc. Mais malgré tout, elle venait du camps. Et c’était un potentiel risque bactériologique. Premièrement parce que les humains n’étaient pas pareils que la plupart des peuples de Sakaar. Ils pouvaient survivre à des virus qui seraient mortels pour d’autres. Il semblait même, Sczanamn l’avait appris, qu’ils respiraient un air qui faisait dégénérer leur corps au fur et à mesure. Incroyablement terrifiant. Ils respiraient littéralement la mort. L’air de Sakaar était bien plus sain. Et puis, leur camps était… il était correct, mais soyons francs, il était absolument impossible que les conditions sanitaires soient proches de bonnes. C’était un camps de réfugié calé dans les épaves de vaisseaux.
C’est elle qui vient à lui ce jour-là. Scza est chez lui, dans la partie qu’il a aménagé pour recevoir des patients. Il attend son arrivée, il n’a personne d’autre à ausculter aujourd’hui. Il regarde juste la photographie holographique qui flotte toujours sur son bureau, repensant au passé, lorsqu’elle finit par arrivée. Il se lève quand elle arrive, lui offre un petit sourire.
“Mlle Sharon Carter.” Il s’est renseigné un peu sur son identité, savoir au moins rapidement qui elle était et pourquoi elle venait en ville.
“Je vous attendais en effet. Veillez vous assoir s’il vous plaît.” Le médecin sort une machine d’un tiroir. Faire un diagnostic sur Sakaar était différent d’un diagnostic sur Terre. Plus rapide, mais dans une langue que seul les médecins maîtrisaient. Le docteur attrape l’aiguille qui accompagne la machine.
“Veuillez tendre le bras, s’il vous plaît. Ca ne devrait pas être long.” (c) AMIANTE