All we can feel in life is the warm arms of Mother Nature •• Sheeleah

All we can feel in life
is the warm arms of Mother Nature.

Sheelda avait envie de pleurer face à un tel gâchis. Les récoltes n’étaient pas si grandes que cela, la terre de Sakaar n’était après tout pas la meilleure pour faire pousser quoi que ce soit, mais ils avaient réussi à en faire quelque chose. Ce n’était pas énorme, il n’y aurait clairement pas de rhab, mais c’était suffisant pour leur petite communauté. Elle en était convaincue, et au pire elle en prendrait moins, voire pas du tout. Cela lui arrivait parfois, de ne simplement rien manger parce que son estomac était trop noué. Ca arrivait surtout lorsqu’elle n’était pas bien, lorsque son traumatisme prenait le dessus sur le reste de son esprit et qu’elle s’isolait des heures durant. Elle survivait à ça. Alors elle survivrait bien à un jeûne pour volontaire.

Parce que clairement, il allait falloir rationner un peu plus. Une maladie s’était déclarée. Elle était récente, une faible portion des plants avaient été touchés pour le moment, mais l’inquiétude se faisait voir sur tous les visages. Il fallait trouver un moyen de stopper cette épidémie, ou alors ils risquaient de perdre la totalité.

Heureusement, ils avaient entendu parler d’une personne présente sur Sakaar qui pourrait aider, une voyageuse qui se trouvait actuellement sur la planète. Les gens avaient parlé de botaniste, et de ce qu’on racontait elle avait un lien avec les plantes comme nul autre n’en avait. Sheelda s’était portée volontaire pour aller la chercher. Elle voulait sauver ces plantes, elles étaient une des seules choses qui lui tenait à coeur. Et puis elle était recensée, elle avait le droit de s’engouffrer dans la ville.

Elle avait dû demander à pas mal de monde, une chose que la jeune femme n’avait pas particulièrement aimé. Elle ne parlait pas si elle pouvait l’éviter, en général. Les gens oubliaient même sa présence. Ca ne la gênait pas, bien au contraire. Mais ce jour-là, elle avait dû sortir du mutisme et poser de nombreuses questions. Elle espérait vraiment que ce qu’on lui avait dit était bon, qu’enfin elle avait trouvé la bonne personne. “Excusez-moi, vous êtes Leah Avalan ?” Le nom avait mis du temps à lui être donné, clairement elle n’était pas une célébrité dans le coin non plus. Logique en soit. Elle ne vivait pas ici, elle n’était que de passage. “J’ai entendu dire que vous étiez très douée avec les plantes… Nous avons besoin d’aide.”

(c) AMIANTE

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De passage, certainement. A vrai dire le reste de la galaxie était assez calme. Quant à l'univers, trop de concurrent à la jeune femme étaient présents ces jours-ci. La galaxie de Fornax était pour l'instant suffisante à Leah. Des petits contrats à droite à gauche, rien de bien amusant ces derniers temps, mais au moins cela lui remplissait les poches. Mais les vieilles habitudes, elle ne les perdait pas. Aussi, elle versa la poudre dans le bol d'eau chaude, remua avec un doigt et laissa la pâte se former presque instantanément, créant un pain pauvre, mais nourrissant malgré tout. Elle avait appris à aimer ces choses simples, comme beaucoup de détails dans sa vie quotidienne. Elle prit son pain et vint s'assoir sur la rampe arrière de son vaisseau posé dans une rue adjacente, son pied balançant dans le vide, commençant son maigre repas.

Son regard fut attiré par un groupe de terraniens, ou terriens - peu importait - non loin. Bien sûr elle savait ce qui leur était arrivé sur leur planète. Si au fond d'elle Leah compatissait, elle n'en avait pourtant pas l'air. Le sort des autres lui importait peu aujourd'hui. Elle était presque totalement détaché de tout ceci. Son propre pouvoir lui en faisant déjà voir de toutes les couleurs. Elle voyait ces réfugiés comme peut-être un moyen d'avoir de nouveaux contrats. Elle en avait eu quelques uns, surtout pour les aider à droite à gauche, se faire de l'argent ou autre. Toujours ennuyeux, mais au moins, voilà.

Néanmoins, l'arcturienne avait capté leur détresse parfois et elle la captait en cet instant encore. Un deuil, envers leur planète perdu, leurs proches. Une inquiétude certaine, de l'anxiété, des traumatismes, des souvenirs qui visiblement parfois leur tordait le cœur. Elle s'arrêta de manger en voyant l'un d'eux se mettre à pleurer. Leah soupira fortement, prise par ces émotions et jura, se redressant pour retourner à l'intérieur de son vaisseau. Cependant, une voix l'interpella et la mutante se retourna vers la personne se tenant devant son vaisseau. Elle fronça les sourcils et posa ce qu'elle avait dans les mains pour s'approcher. La même détresse était présente chez cette personne qui était visiblement une survivante également. « C'est possible. » répondit-elle simplement, attendant d'en savoir plus. Peu de gens connaissaient son nom assez pour le retenir et le donner à d'autres. Si ce n'est quelques connaissances à Leah dans son milieu qui savaient à qui ou non donner son nom pour de bonnes raisons. L'arcturienne haussa cependant un sourcil à cette demande. Pour une fois qu'on ne voulait pas qu'elle règle un soucis conjugal. « Mon aide ? Pour quoi exactement ? Je ne fais pas repousser les plantes sur commande et ne vend pas de bouquets de fleurs. » Elle se doutait que cette inconnu n'était là que pour quelque chose de sérieux, mais elle devait aussi rester sérieuse à sa profession. Leah eut un faux sourire dans le coin de ses lèvres. « Vous êtes terrienne. Que vous est-il arrivé de plus pour que vous veniez chercher un chasseur de prime ? » C'était peut-être la prendre de haut, mais elle devait voir également si cette potentielle cliente était disposée à payer. « Si vous n'arrivez pas à faire pousser des plantes sur Sakaar, c'est sans surprise avec cet air pollué. Mais essayez une différente exposition, n'oubliez pas des doses d'eau raisonnables, et n'arrosez pas les feuilles, cela les brûles. »

AWFUL

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Sheela n’aimait pas grand chose dans la vie, mais les plantes en faisaient partie. Elle avait plus d’empathies pour elles que pour n’importe quel être vivant, humain comme sélénite. Elle les détestait même. Les plantes étaient plus simples. Elles naissaient, grandissaient, mourraient, parfois grandissaient à nouveau… Elles étaient comme un phénix, revenant chaque année dans un cycle infini. Sheelda aimait ça. Elle aimait cette symbolique, même si elle n’y croyait plus vraiment, plus pour elle-même en tout cas. Et puis, elle pouvait chanter pour les plantes. Elle n’aurait jamais peu de les manipuler sans le faire exprès, puisqu’elles ne ressentaient rien. C’était reposant.

Mais elles n’allaient pas bien, et la personne qui, elle l’espérait, pouvait les aider ne semblait pas prête à le faire pour le moment. Elle mettait même un stop assez froid et surtout assez rapide à ça. Elle anticipait même ce que Sheelda allait dire, quelque chose que la sélénite n’apprécia pas particulièrement. Elle avait longtemps été dépourvue de sa voix, de sa capacité à s’exprimer et qu’on l’écoute, et le fait qu’on ne la laisse pas parler lui renvoyait une sensation qui faisait frissonner sa colonne vertébrale d’une façon qu’elle n’appréciait pas, qu’elle espérait ne plus ressentir. Mais le monde était ainsi fait, elle le ressentait souvent. Malgré tout, ça ne l’empêchait pas d’être agacée.

“Je ne suis pas terrienne.” Dieu merci, même si la réalité n’était pas tellement mieux. Malgré tout, elle ne pouvait pas s’empêcher de se sentir attaquée par cette confusion. C’était… raciste. Mais elle n’avait envie de se présenter non plus comme sélénite, ils n’étaient pas mieux. “Je suis mutante.” Voilà, cela résumait finalement la situation. Sur Terre ou sur Luna, les mutants n’étaient pas acceptés quoi qu’il arrive.

Sheelda croisa les bras. Visiblement, la mercenaire tentait de la prendre de haut, mais cela ne lui faisait pas grand chose. Elle avait vu bien pire que quelqu’un qui se pense mieux qu’elle. A vrai dire, elle a même connu toute sa vie des gens qui la prenaient ainsi. Elle n’allait pas se laisser impressionner par si peu. Elle avait un objectif de toute façon. “Les plantes sont malades.” Son ton est sec, cassant même. Elle n’est pas là pour jouer les débutantes. Elle sait déjà tout ce que Leah vient de lui dire. “Je sais comment m’occuper des plantes, c’est mon métier. Ce que je veux, c’est savoir si vous connaissez quelque chose pour les soigner, ou si je dois continuer à chercher. Je n’ai pas de temps à perdre, qui sait quand elles seront au delà de la guérison.” Sheelda s’avança, pas non plus jusqu’à être presque dans le vaisseau mais suffisamment proche. “On m’a dit que vous pourriez peut-être aider alors ma question est : est-ce que vous le pouvez ou pas ?”

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Leah, dont le regard s'était dissipé sur les activités de la rue adjacente, se reposèrent sur la jeune femme quand celle-ci clama ne pas être terrienne. Elle en haussa un sourcil perplexe. Oh, elle avait eu vent de ces sélénites évidemment. Mais elle avait une vision du monde tranchante qui parfois était mal perçue. Les sélénites restaient des humains, des terriens. Leur lune, comme toutes les autres lunes existantes, n'avait donnée vie à personne. Elle n'allait pas répliquer si elle voyait cela comme du racisme. Elle en avait après tout été victime dans sa jeunesse sur Arcturus IV. Le terme mutante ne passa pourtant pas inaperçu, bien au contraire. Leah regarda la jeune femme avec plus d'intensité. Elle n'en avait encore jamais croisé. Elle tenta de garder pour elle la semi admiration qu'elle avait dans la voix. « Alors c'était bien vrai... Il y a des mutants parmi les humains également... » Le comportement de la mutante changea alors et elle baissa une première barrière. Les siens avaient été assassiné pour être des mutants, alors croiser quelqu'un à qui la nature avait également donné un don pour survivre, c'était dans la philosophie de Leah un signe assez important pour le respecter.

« Bien sûr que je le peux. Si vous avez de quoi payer. Les temps sont durs, j'en ai bien peur. » Elle retourna dans son vaisseau et prit son sac qu'elle ouvrit et remplit de quelques fioles tout en continuant à parler. « Est-ce que vous pouvez m'en dire plus sur cette maladie ? Il faudra de toute façon que je puisse les voir pour identifier leur mal et les en guérir. » Elle tendit le bras vers une paroi de son vaisseau et l'ouvrit, dévoilant quelques plans en pot. Leah releva une manche pour laisser la plante qui s'y trouvait retourner dans son pot et en fit grimper une autre sur son bras avant de refermer la paroi et de prendre son sac. Elle prit également son blaster, juste au cas où. La blonde revint vers son interlocutrice. « SI vous voulez bien m'amener à votre camp et peut-être m'en dire davantage en chemin. »

C'était un boulot comme un autre. Elle n'acceptait pas parce que la femme était une mutante. Mais si elle s'y connaissait aussi bien qu'elle le disait - Leah ayant détecté qu'elle n'avait pas menti -- alors c'est qu'elle était vraiment à bout de solutions. Il fallait bien que la mercenaire gagne également son pain. C'était rare qu'on la commande pour des mission ou des contrats pacifiques. Un peu de calme ne pourrait que lui faire le plus grand bien.

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Sheelda avait corrigé l’alien, mais pourtant celle-ci continuait de faire des amalgames. La jeune sélénite retint une nouvelle remarque, elle n’était pas là pour cela et elle avait plus urgent. Pourtant, de se faire traiter d’humain fit mal. C’était là toute la vérité pourtant. Sélénites ou terriens, tous étaient des homo sapiens. Cela ne changeait rien que les un vive dans un environnement et les seconds dans un autre. Ils restaient une seule et même espèce, n’en déplaise à ceux qui avaient commencé à parler d’homo lunaris ( ou comme les sélénites eux-même l’avaient corrigés, désireux de faire valoir l’importance égale de tous les sexes, homo lunare). Sheelda savait pourtant que cet homo lunaris n’existait pas, qu’il s’agissait d’un sapiens exilé, mais on l’avait forgée à ne pas le penser et son éducation était gravée au fer rouge, un ciment apposé sur son être à grand coup de truelle.

Sheelda croisa les bras. Elle parlait pour le camps, seule fois peut-être où cela arriverait, et elle ne savait pas exactement ce qu’elle pouvait bien marchander. A vrai dire, elle n’a pas réellement la valeur de l’argent, retirée à sa famille trop tôt pour réellement saisir ces principes et loin sur Luna du capitalisme humain. Elle avait bien entendu parler de ces humains riches qui se gavaient de foie gras et de champagne, des produits apparemment luxueux ou quelque chose du genre. Elle savait juste qu’ils ne possédaient actuellement ni l’un ni l’autre, et que d’ailleurs il y avait bien peu de richesse trouvable dans le camps. La sélénite haussa finalement les épaules, un soupir quittant ses lèvres. “Le camp n’est pas très riche, ça vous devez le savoir, et je ne suis même pas quelqu’un d’importante. Il va falloir voir cela avec des gens plus compétents que moi à vous répondre.” Elle ne promettrait rien qu’elle ne pourrait donner, cela était certain.

Sheelda fit signe à l’arcturienne de la suivre jusqu’au camp. Elle pouvait au moins lui montrer les dégâts, et ensuite elle déciderait de les aider ou pas. Shee espérait de tout coeur que cela se ferait. Elle réfléchit à comment décrire la maladie, mais elle n’en est… pas réellement capable. “Je n’ai jamais vu cela à vrai dire. C’est quelque chose que l’on avait pas sur Luna. Les feuilles perdent leur pigmentation, mais au lieu de tourner jaune puis blanc comme on pourrait s’y attendre, elles se retrouvent avec des taches bleues. Les quelques fruits touchés semblent rapetisser, perdre leur jus et leurs nutriments et… Je… Je ne sais pas, c’est étrange et on a même pas réussi à savoir si ça venait du sol ou de l’air.” Sheelda jeta un regard sur la plante qui se trouver sur le bras de son interlocutrice. Elle avait bien vu ce qu’il se passait, le fait qu’elle soit quasiment grimpée dessus d’elle-même, mais elle n’avait rien dit. Elle avait vu plus choquant. “Quand j’ai entendu dire que vous aviez un don avec les plantes, je n’attendais pas que ce soit un véritable don.” Sheelda détourne le regard et marmonne. “Pas que je vous juge pour ça. Je connais une nana qui a des bois sur la tête, on dirait un renne. Je suis juste surprise.”

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